Feuille d’info Avril 2022

Aux Habitants de Brénod et des Neyrolles, des plateaux de Retord, Chamoise, d’Hauteville, des pays du Valromey et du Bugey.

Le projet éolien de Brénod / Les Neyrolles

risque de défigurer nos beaux paysages pour au moins 30 ans !

Nous, riverains et habitants de Brénod sommes aujourd'hui très préoccupés par un projet de 4 à 7 éoliennes géantes qui est à l’étude sur le secteur des combes de Férirand et de Léchaud sur la commune de Brénod et aux confins de la commune des Neyrolles.

Aujourd’hui, des décisions importantes se prennent sans concertation avec les citoyenn.e.s de Brénod et des communes environnantes. Par ailleurs, les riverains concernés sont tout simplement méprisés, ignorés, soigneusement tenus à l’écart d’un projet qui risque de détruire leur environnement quotidien.

Cela pourrait très bien vous arriver demain à vous aussi.

La communication insuffisante autour de ce projet ne permet pas aux habitants des communes considérées de mesurer les conséquences de l’implantation d'un parc d'éoliennes géantes de plus de 240 mètres de haut et visibles à des dizaines de kilomètres à la ronde.

Cette véritable usine d’éoliennes risque d’endommager de manière irréversible les paysages, la faune et la flore d’un site exceptionnel : celui de la Combe de Léchaud et des sources de l’Albarine ainsi que les paysages de ce secteur, dont la combe de Férirand et les étangs Maron.

Depuis maintenant 20 ans, les projets éoliens gangrènent la France et défigurent les paysages. Les industriels, pour la plupart étrangers, se moquent complètement du ressentis des habitant.e.s et ne se soucient absolument pas d'écologie malgré leurs beaux discours sur le sujet.

Aujourd’hui environ 9000 mâts ont été érigés en France : Bourgogne-Franche-Comté : 39 parcs / 423 mâts. Grand Est : 241 parcs / 1847 mâts. Hauts-de-France : 335 parcs / 2099 mâts.

Depuis peu, l’éolien part en conquête du Jura et du Bugey. Les parcs d’Apremont (5 mâts) et des Monts d’Ain (9 mâts) ne sont qu’à quelques kilomètres de nos communes. Le résultat pour les paysages concernés est désastreux. Heureusement, trois autres projets ont déjà échoués sur Charix, Échallon et Thézillieu.

Ne laissons pas faire ces promoteurs qui n’en n’ont rien à faire de notre cadre de vie et ne laissons pas ces horreurs s’installer sur nos beaux plateaux et nos jolies combes !

En effet qui nous garantit que dans 15 ans les crêtes de Retord, des pays bugistes et du Valromey ne seront pas ravagées par des centaines d'engins similaires, comme en Lorraine ?A insi, à Brénod, par exemple, les beaux sites de La Bâtonnière et des Crêts du Molard se trouvent en « zone propice » aux éoliennes.

Nous souhaitons des mairies de Brénod et des Neyrolles qu’elles arrêtent ces études en cours les entraînant dans des engrenages qu’elles maîtrisent parfois mal et desquels elles risquent de ne plus pouvoir se soustraire. En effet ces études autorisent d’ores et déjà les opérateurs à signer des promesses de baux avec les propriétaires des terrains sur lesquels ils comptent installer leurs machines.

Il est ensuite parfois impossible à une petite commune de revenir en arrière après avoir autorisé une étude. Les puissantes compagnies éoliennes n'hésitent plus à remettre en question l'autorité préfectorale en obtenant gain de cause devant les tribunaux d'appels contre le refus d’une autorisation environnementale.

Nous alertons nos élus sur les risques encourus, nous croyons en leur bonne foi et leur bon sens pour à résister aux sirènes de promoteurs qui eux ne pensent qu'à leurs profits.

Pourquoi sommes-nous défavorables à ce projet ?

Impact visuel pour les habitant.e.s et les touristes

L’éolien défigure gravement les paysages séculaires et l’identité patrimoniale de notre pays, contrevenant à la Convention Européenne des Paysages, entrée en vigueur en France le 1er juillet 2006. Il détruit l’attractivité des zones rurales et nuit au tourisme.

On ne vient tout simplement pas en vacances pour voir des éoliennes !

Les belles communes de France ou d’Europe ne s’y trompent pas : elles ne mettent pas d’éoliennes sur leurs précieux territoires qu’elles savent valoriser par le tourisme.

Savoyards et bavarois et suisses refusent les nouveaux projets d’éoliennes en zone de montagne après quelques belles défigurations.

95 % des touristes interrogés dans le cadre d’une enquête déclarent changer de destination si des éoliennes sont visibles depuis leur lieu d’hébergement à distance de 2 à 10 km. Les Gîtes de France ne labellisent plus de logements situés dans des zones d’implantation de parcs éoliens ou à proximité de ceux-ci.

Ces éoliennes se situeraient au surplomb de Chevillard, à seulement 2 km du village, derrière la forêt d’Orcet, et à environ 1030 m d’altitude moyenne. Ce qui risque d’amener les pales à 1270 m, c’est à dire 140 m plus haut que les Monts d’Ain !

Les éoliennes seraient non seulement visibles depuis Brénod, mais aussi entre autre depuis Chevillard, Chamoise, le Poizat, depuis le dessus du domaine de Lachat, aux Orgières ou depuis Lochon au-dessus du centre montagnard.


Avec l’éolien, les élu.e.s locaux ont le sentiment qu’ils peuvent faire bénéficier leurs administrés d’un beau projet, mais cette perception est généralement effacée par la réalité de la dévalorisation de leur commune et de leurs habitations.

Impact sur la valeur du foncier des zones concernées

Une décision du Tribunal Administratif de Nantes a reconnu en avril 2021 que la valeur du patrimoine immobilier des riverains pâtit des implantations éoliennes, dans des conditions variables que la jurisprudence évalue jusqu’à 30 à 40 % pour les plus proche et entre 20 et 30 % dans un rayon de plusieurs kilomètres.

Ce sont tous les villages du plateau qui sont concernés, en particulier Brénod et Chevillard qui perdront peu à peu leur population.

Là encore les promoteurs de parcs éoliens s’en contre-fichent !

À qui profite ce projet ? À deux milliardaires allemands !

Les engagements contractuels pris par l’État reviennent à garantir l’achat sans condition de l’électricité éolien à un prix au moins 2 fois plus élevé que celui du marché. Or, les promoteurs ne supportent qu’une part minoritaire des coûts de raccordement de ces installations au réseau.

De plus, la prolifération des points d’injection des parcs a pour conséquence une démultiplication des réseaux de transport d’électricité haute et moyenne tension. Il en résulte un niveau d’investissement considérable, refacturé au consommateur d’électricité par une taxe appelée TURPE.

Les soutiens publics, évalués entre 22 et 35 milliards d’euros entre 2020 et 2028 hors coûts de raccordement, représentent plus de 60 % du chiffre d’affaires de l’éolien et permettent ainsi aux opérateurs de gagner jusqu’à 4,5 M€ pour 1 M€ investi, sur la durée de vie contractuelle. Ces subventions se répercutent encore sur la facture via la taxe de Contribution au Service Public d’Électricité (CSPE). Bref, c’est le contribuable français qui paye !

En ce qui concerne le projet de parc éolien de Brénod / Les Neyrolles, c’est une société allemande qui est à l’œuvre. Ses deux fondateurs, Klaus MEIER et Gernot BLANKE sont des milliardaires dont l’entreprise WPD est présente dans 28 pays à travers le monde. Originaires de Brême, dans les vastes plaines du nord de l’Allemagne, ils se moquent éperdument de défigurer nos beaux paysages !

Estimée à environ 5 Milliards d’euros, il semblerait que WPD ait envisagé de se vendre (d'après un magazine économique allemand). Autrement dit, le parc de Brénod / Les Neyrolles sert pour l'instant à valoriser le portefeuille de projets de ces entrepreneurs.

Nos Mairies n’étaient pas au courant que WPD était potentiellement à vendre quand elles se sont laissées embarquer dans ce projet. S'il est finalisé un jour, WPD serait peut-être alors entre les mains d’une société inconnue dont nous n’aurions aucune garantie sur les pratiques et la moralité.

Les sommes proposées aux communes et aux propriétaires de parcelles paraissent bien dérisoires par rapport aux millions d’Euros que WPD compte retirer de ces éoliennes géantes.

De plus, les financements du projet, probablement par des banques allemandes serviront notamment à acheter des éoliennes allemandes, fabriquées en Allemagne (ou en Espagne chez un sous-traitant moins cher). Le transport de ces éoliennes sera aussi probablement réalisé par des entreprises spécialisées allemandes. En revanche, l’entretien des chemins menant aux éoliennes sera assuré par des français…


Bilan écologique de l’éolien déplorable !

Parce que le vent est une énergie intermittente, une éolienne produit en moyenne 25 % de sa capacité maximale installée.

Autrement dit, quand les énergies renouvelables ne tournent pas, elles sont compensées par des énergies carbonées, alors elles deviennent beaucoup moins vertes. Si en Allemagne, on a recours aux centrales à charbon pour combler le manque de production par vent faible, en France, ce sont les promoteurs de gaz qui se frottent les mains. Ainsi donc, au lieu de remplacer les énergies fossiles, les éoliennes forcent à les maintenir, voire à les développer davantage !

Dès lors, à l’empreinte carbone de l’énergie éolienne doit être ajoutée celle de la capacité de production pilotable à laquelle elle est couplée pour compenser son intermittence.

Non seulement le bilan carbone de l’éolien est loin d’être neutre ou positif, mais son exploitation industrielle à l’échelle d’un pays comme la France n’en fait pas une énergie pour autant renouvelable.

Impact environnemental

En phase de chantier, l’éolien en forêts contribue à la dégradation des sols et des eaux ainsi que des habitats naturels.

Les transports par camions se comptent par centaines d’aller-retours car entre 600 et 800 tonnes de béton sont nécessaires pour les fondations d'une seule éolienne !

À capacité de production électrique équivalente, les infrastructures éoliennes nécessitent jusqu’à 15 fois plus de béton, 90 fois plus d’aluminium et 50 fois plus de fer, de cuivre et de verre que des unités de production électrique conventionnelles.

L’acheminement des matériaux oblige le damage des chemins pré-existants et des pistes forestières sur 5 m de large + 2 m 50 de dégagement sur chaque côté !

Nos belles combes bucoliques risquent d’être ainsi détruites par l’artificialisation du territoire sur plusieurs kilomètres et durablement défigurées non seulement par les éoliennes géantes mais aussi par l’infrastructure qui va avec !

En phase d’exploitation, il existe un danger d’incendie et de fuite d’huile par centaines de litres. En hiver elles peuvent geler et sont alors à vidanger ou à dégeler, à nouveau par des centaines de litres d’huile ou de dégivrant chimique.

De plus, les réseaux électriques provoquent des modulations électromagnétiques qui peuvent être responsables de troubles sur le bétail pouvant entraîner la mort.

Les pales de ces machines sont fabriquées en matériaux composites polluants et malheureusement non recyclables. Malgré plusieurs années de recherches, aucune avancée n’est encore concluante dans ce domaine ! Pire encore, certaines études confirment la diffusion de perturbateurs endocriniens cancérigènes dans l’environnement par l’érosion du vent sur les pales.

La loi impose aux promoteurs de fournir des garanties financières de démantèlement de 50 000 € par éolienne (60 000 € pour celles de 3 MW). Or certains économistes assurent que cette somme est gravement sous-estimée, en particulier si l’inflation revient, ce qui est le cas actuellement.


L’obligation de démantèlement complet de l’installation en fin de vie n’est, en pratique, aucunement garantie, notamment en raison des dérogations concernant l’excavation totale du socle de béton dont peut bénéficier l’opérateur et qui font figure de règles en la matière.

D’autre part, si la société exploitante fait faillite, ou, comme dans le cas de WPD si elle est vendue, elle peut ne pas remplir ses obligations. Pour autant qu’elles soient solvables, ce sont alors les communes ou les nouveaux propriétaires qui seront appelés à assumer le coût du démantèlement…

Impact sur la faune & la flore

Le projet s’inscrit dans un secteur à haute valeur écologique. L’ensemble remarquable des zones humides de Brénod est reconnu comme un Espace Naturel Sensible et participe d’un secteur hydrologique complexe qui donne sa source à l’Albarine.

Les nombreuses tourbières qui le composent forment sans doute le réseau le plus complet et le plus varié du département de l’Ain. Ces précieux territoires font l’objet de suivis et de classement ZNIEFF de type 1 et 2, en vue de leur protection car ils assurent des fonctionnalités naturelles majeures :

• celles de nature hydraulique (rôle de ces zones humides dans l’expansion naturelle des crues, le ralentissement du ruissellement, le soutien naturel d’étiage, l’auto-épuration des eaux),

• celles de zone d’alimentation et de reproduction pour des espèces remarquables, notamment parmi les insectes, les oiseaux et les amphibiens.

Ces espaces conservent une ambiance typique du massif du Jura aux critères d’intérêt paysager et géomorphologique.

Par ailleurs, les falaises de Chamoise font l’objet d’un arrêté de protection de biotope (APPB) concernant les oiseaux vivant dans les rochers.

Or, en phase d’exploitation, l’éolien est destructeur d’oiseaux et de chauve souris, soit par collision directe, soit par barotraumatisme (en réaction aux infrasons émises par les éoliennes).

La CJUE (Cour de Justice de l’Union Européenne) a confirmé que les parcs éoliens pourront toujours être récusés pour protéger des spécimens individuels d’oiseaux en décidant que « chaque individu doit être pris en compte, et qu’il ne suffit pas de dire que la population dans son ensemble est préservée ».

La préservation de sanctuaires et de corridors écologiques (hêtraie-sapinière de montagne) est nécessaire au maintien des espèces protégées (notamment Chouette de Tengmalm, Circaète Jean-le-Blanc, Aigle royal, Milan royal, et chauve souris).

La destruction et l’altération des aires de reproduction et de repos (notamment du fait de la fragmentation des habitats forestiers et de la perturbation des spécimens) est incompatible avec le maintien de ces espèces dans un état de conservation favorable.

Ainsi, les recommandations du Plan National d’Actions en faveur de certaines de ces espèces, préconisent d’éviter la création de projets d’infrastructures dans ce type de zone afin d’y garantir le maintien de conditions écologiques favorables à une recolonisation par celle-ci.


Impact social sur les communes concernées

Les parcs éoliens sont des projets clivants. Ils scindent les villages entre pro et anti-éoliennes, de manière forte. Les petits villages sont généralement les plus touchés.

Les projets éoliens vont donc contre la cohésion sociale d’une communauté, en particulier des plus petites qui ont le plus besoin d’unité et de rassemblement communautaire.

De plus, lorsqu’une société éolienne propose à un particulier de louer son terrain, les conflits d’intérêts entre riverains se développent invariablement. Elle lui verse des loyers qui représentent souvent un complément de revenus. Les nuisances sont, quant à elles, supportées par tous.

Enfin, le mépris de cette société allemande WPD à l’égard des riverains de son projet de Brénod / Les Neyrolles est tout simplement inadmissible.

Depuis un an WPD travaille sur ce projet, s’empressant de contacter les propriétaires de terrains qu’elle pourrait louer. Jamais, par la plus élémentaire des corrections, elle n’a contacté les habitants dont elle va ravager et sinistrer l’environnement pour les 30 prochaines années.

Inquiétudes sur la santé humaine

Les éoliennes perturbent les zones d’habitations à proximité. La présence d’hélices gigantesques et obnubilantes, les ombres mouvantes, les fréquences acoustiques et sismiques sont sujettes à de multiples études qui alimentent des débats de santé publique dont l’issue est encore incertaine.

On entend tout et son contraire. La société WPD se veut rassurante par exemple, en publiant dans sa lettre d’information n°4 au sujet de son projet éolien des Hauts de l’Armançon : « L’énergie éolienne n’a aucun impact sur la santé des populations, au contraire, elle apporte même des bénéfices réels sur la qualité de l’air. » Une affirmation qui a le mérite de rendre perplexe.

Depuis 20 ans, des millions de personnes côtoient les éoliennes sans trouble sur la santé, à quelques rares exceptions près, comme dans tous les domaines.

En effet, le 8 Juillet 2021, la Cour d’Appel de Toulouse a reconnu le syndrome éolien en établissant la démonstration de troubles anormaux de voisinage et en condamnant une société d’exploitation d’éoliennes à verser une indemnité de dédommagement aux habitants dont la maison était située à 700 m.

Par ailleurs, en 2017, l’académie de médecine relevait qu’à l’intérieur d’un périmètre de 1500 m, le bruit émis par les éoliennes perturbe la qualité du sommeil.

En France les distances minimales de précautions entre une éolienne et une habitation n’ont jamais évoluées et restent de 500 m tandis que beaucoup d’autres pays ont déjà intégré une distance minimale de 10 fois la hauteur des éoliennes, donc 2400 m dans notre cas !

Pour toutes ces raisons, chacun.e de nous doit contribuer à faire arrêter les projets d’implantation d’éoliennes dans nos belles montagnes du Bugey, comme d’autres projets d’éoliennes sont justement stoppés lorsqu’ils défigurent un beau paysage, de montagne en particulier, et ce dans toute l’Europe, Allemagne comprise…

À voir sur le net :

Éolien - la belle illusion

Éoliennes : Du rêve aux réalités

M6 Dossier Tabou : La Face Noire des Énergies Vertes

À lire :

Patrice Cahart : La peste éolienne

Fabien Bouglé : Éoliennes, la face noire de la transition écologique

Antoine Waechter : Le scandale éolien

Jean Louis Butré :

Éolien, une catastrophe silencieuse :

coûts, nuisances, efficacité, les chiffres qui font peur

Philippe Roch : Éoliennes, des moulins à vent ?

Jean-Marc Jancovici & Christophe Blain :

Le Monde sans fin, miracle énergétique et dérive climatique