COMMUNIQUÉ D’ALERTE

RISQUE D’ÉCOCIDE !

Pétition ici !!

Suite aux rencontres de l’association ProBugey avec les mairies des Neyrolles et de Brénod, un certain nombre d'habitant.e.s publient le communiqué suivant.


Courrier envoyé à l’attention,

– des conseillers municipaux des mairies de Brénod, des Neyrolles, de Chevillard, du Poizat-Lalleyriat, de

Champdor-Corcelles et de Haut-Valromey,

– des membres du bureau du Conseil d’agglomération Haut-Bugey,

– du député de la circonscription de Brénod / Les Neyrolles,

– de l’inspection DREAL en charge des sites de l’Ain,

– des Conservatoires d’Espaces Naturels Rhône-Alpes (direction, conseil scientifique & chargés de projets

Ain),

– de l’Office National des Forêts (unité territoriale Haut-Bugey)

– du Centre Régional de la Propriété Forestière Auvergne-Rhône-Alpes (antennes départementales de

l’Ain),

– de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement, et du Logement,

– de la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture, et de la Forêt (Forêt Bois Énergies)

– du conseiller régional chargé de l’air, du climat, et de l’énergie,

– de la Direction Départementale des Territoires de l’Ain,

– de l’Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine,

– de l’Office Français de la Biodiversité (direction régionale et service départemental de l’Ain),

– de SR3A, Syndicat de la rivière d’Ain, Aval et ses Affluents,

– de la Ligue pour la Protection des Oiseaux Auvergne-Rhône-Alpes,

– de France Nature Environnement Ain,

– de l’Association Rivière Rhône Alpes Auvergne,

– de l’association Sites et Monuments,

– de la Fédération Patrimoine Environnement,

– de la fédération du Patrimoine des Pays de l’Ain,

– de la société des Amis de Retord,

– de l’association du Dreffia,

– de l’Association de Gestion des Espaces Karstiques,

– de l’association Connaissance de la Flore de l’Ain,

– de l’association Brénod Découvertes,

– de l’association les Neyrolles.com,

– de la société de chasse de Brénod,

– de la société communale de chasse des Neyrolles,

– de la Fédération départementale des chasseurs de l’Ain,

– du réseau Gîtes de France (agence de l’Ain),

– de l’association des maquis de l’Ain et du Haut-Jura,

– du journal le Progrès,

– du journal Voix de l’Ain,

– des membres de ProBugey,


Courrier envoyé en recommandé avec accusé de réception aux Maires de Brénod et des Neyrolles, à la préfecture de l’Ain, et au président du Conseil Départemental de l’Ain.


« L’éolien est un des plus grave danger qui menacent la France »

Patrice Cahart, inspecteur général des finances & ancien conseiller à la cour de cassation.



Brénod, le vendredi 13 mai 2022,


Concerne : Projet de parc éolien sur les communes de Brénod et des Neyrolles.


Préambule

Ce communiqué se veut être un point de situation utile à toutes les personnes concernées par le projet de la société WPD et en cours d’étude sur les communes de Brénod et des Neyrolles. Il s’inscrit dans la continuité d’une première publication de l’association ProBugey, en avril 2022, sous la forme d’une feuille d’info diffusée à plus de 3000 exemplaires et consultable en ligne. Après seulement deux mois d’existence, cette association rassemble bientôt une centaine de membres de tous horizons professionnels et plus de 460 amis sur Facebook. Tous sont choqués que l’on puisse détruire les combes de Léchaud / Férirand par l’installation d’un parc d’éoliennes géantes de 240m de haut. Ce projet est apparu sur les communes des Neyrolles et de Brénod sans aucune concertation des riverains concernés, dans une zone qualifiée de « propice » alors que les sites d’implantation semblent en zone d’exclusion sur le schéma éolien du département de l’Ain.


L’objet principal ici consiste à lever le voile sur des agissements qui nous semblent volontairement passés sous silence. D’après un sondage de l’association Sites et Monuments paru en mars 2022, 61% des Français sont favorables à un moratoire sur l’éolien. Ils n’en peuvent plus de constater le développement anarchique de ces centrales électriques sans ne jamais pouvoir agir ni être consulté que lorsqu’il est déjà trop tard !


Nous soulignons le caractère extrêmement urgent de prendre les actions nécessaires face à une situation qui s’accélère. Pour preuve la mobilisation via des banderoles et des communiqués par l’association ProBugey afin de sensibiliser les populations du plateau conduit la mairie de Brénod en ce moment même à avancer le choix et la signature de promesses de bail au promoteur, initialement prévue après les élections législatives, et finalement mise à l’ordre du jour dans la précipitation !

Ordre du jour conseil municipal de Brénod - lundi 16 mai à 20h30.

Projet parc éoliens : choix d’un opérateur en vue de la signature d’une promesse de bail emphytéotique

et de constitution de servitudes pour l’étude de faisabilité.


Ces éléments nous paraissent suspects et sont sans aucun doute la manifestation d’une volonté d’empêcher tout débat et d’alourdir considérablement les moyens nécessaires à toute forme d’opposition au projet, qu’elle vienne des populations ou des associations. Le maire de Brénod ne s’en cache pas, comme en témoigne ses propos dans l’article paru dans le progrès du 11/05 où nous citons : « des réunions publiques seront mises en place, dès lors qu’un opérateur aura été retenu. »

Vous trouverez dans ce communiqué toutes informations qui nous semblent utiles pour prendre la mesure de la situation, du risque et des dégâts qu’engendrerait un tel projet.

Nous demandons à chaque destinataire s’il est convaincu comme nous de l’incompatibilité du projet et de l’environnement dans lequel celui-ci pourrait s’implanter, ou en désaccord avec la méthode, d’user des moyens en sa possession pour assurer une éthique irréprochable qui voudrait, avant toute signature de promesse de bail irréversible :

- Empêcher quand cela est possible la réservation du foncier.

- La tenue d’une ou de plusieurs réunions publiques sur le projet.

- La mise en place d’un comité local de suivi de projet indépendant et constitué d’experts reconnus parmi les services compétents de l’État et les associations de protection de l’environnement, dont ProBugey (et non pas suivant la méthode WPD de simple tirage au sort parmi les habitants) .

- Se préparer et informer les prospecteurs, WPD en particulier et les mairies d’une mobilisation sans faille si jamais ce contentieux devait s’installer dans la durée.


C’est ce que ProBugey demande. ProBugey est une association ouverte à un dialogue paisible sur tous ces sujets.


Devoir de précaution


Ce projet entraînerait des impacts environnementaux inacceptables dans des zones humides déjà protégées et reconnues pour leur riche biodiversité : réseau de tourbières exceptionnel sur Léchaud, source de l’Albarine, étangs Marron, forêts de la Combe de Férirand, de Combe Noire, et falaises des Monts d’Ain dominant Nantua, habitat d’une fragile faune avicole rupestre en voie de lente reconstitution et protégées par APPB.

Malgré un premier courrier de courtoisie envoyé en février 2022 aux conseillers municipaux des communes de Brénod et des Neyrolles ; malgré un feuillet de 8 pages distribué à la population pour les avertir de notre consternation ; les maires et leurs adjoints en charge de ce dossier sont restés insensibles au désarroi et à la tristesse des habitant.e.s des combes. Nos injonctions à bien vouloir se tourner vers les services compétents de l’État ne semblent pas non plus être entendues.

Nous les avons tout de même avertis une nouvelle fois en leur remettant un dossier comprenant divers documents alarmants :

une notice explicative de mesures des risques de l’éolien en région karstique.

– l’exemple du puits des Clarisses qui s’est tari aux couvent de Chamole dans le Jura, suite à l’installation d’éoliennes 7 km plus loin et 500 m plus haut – article voix du Jura.

– une série de mises en garde concernant la signature de promesses et la responsabilité du démantèlement des éoliennes en fin de vie dans le cadre de la législation sur les baux emphytéotiques.

– le témoignage d’Éric Coquille, ancien maire de Perrigny sur Armançon, qui après avoir travaillé pendant 27 mois sur un projet de WPD, a décidé de faire machine arrière par désillusion : dans la presse et sur le site de l’APFA89.

– un exemple de l’acharnement de WPD dans l’Aisne et sur lequel nous reviendrons plus loin dans ce communiqué.

– un exemple de conflit entre riverains lésés et WPD dans le Courrier de l’Est11.

– un exemple de turbine de WPD qui s’effondre au Danemark.

– un exemple de pale arrachée par une tempête sur une éolienne de WPD.



Point de situation aux Neyrolles


En janvier 2022, la mairie annonce par l’intermédiaire de son bulletin municipal un projet éolien sur le dessus de Colliard avec une installation potentielle de 4 à 7 machines. Plus tard, nous avons appris par voie de presse, le 19 mars 2022 que la mairie des Neyrolles avait déjà signé une promesse de bail avec WPD depuis le 5 novembre

2021. Dans cet article, monsieur Jacques Zacharie, 1er adjoint au maire, confirme que l’hypothèse de départ évoquait 4 à 7 éoliennes dont 2 aux Neyrolles. Voir l’article du Progrès.

Or dans les registres des délibérations, que ProBugey publie, nous apprenons que la mairie des Neyrolles a autorisé cette étude depuis le 28 mai 2021, et qu’il s’agit en fait de 2 implantations potentielles sur deux zones distinctes, l’une se situant au sud-ouest, au niveau du Mont Pommier, et l’autre au sud est, au niveau du col de Belleroche.

Ces deux zones sont, d’après notre analyse et à vérifier par les services compétents, en zone d’exclusion du schéma éolien du département de l’Ain.

Il est question dans une note de synthèse de 3 à 7 éoliennes sur la première partie (hauteur en bout de pales jusqu’à 240m) et encore dans la seconde de 2 à 4 autres mâts. 11 machines potentielles, et donc rien à voir avec les 4 à 7 éoliennes annoncées !


Le 14 avril, au cours d’un entretien avec monsieur le Maire et son adjoint, ProBugey a évoqué l’échec des projets éoliens de Charix et d’Échallon. Les arguments faunistiques qui ont été la cause de ces abandons sont connus de tous. Nous avons tenu à préciser que le couple d’aigles qui aurait été perturbé par le projet de Charix est encore plus proche du projet des Neyrolles, puisqu’il niche sur la commune. ProBugey a en sa possession des relevés de présence précis et nous savons qu’il a été observé en pleine chasse dans les prés de Colliard. Monsieur Juillard nous a indiqué que le projet pourrait ne pas avoir lieu en raison de la présence de ce couple d’aigle, qu’il admire par ailleurs, et puisque l’éolien est bel et bien réputé comme destructeur avéré de ces oiseaux.


Soulignons encore que toutes les délibérations liées à ce projet ont été votées unanimement par les 11 élu.e.s présent.e.s lors de ces séances. L’article du Progrès précise que la promesse de bail a été signée « pour voir ».

Enfin, précisons que depuis le 20 mai 2021, l’entreprise WPD est officiellement encouragée à poursuivre les démarches nécessaires à la réalisation de ce projet mais elle n’a, à notre connaissance, toujours pas consulté les services de l’État. Entre-temps, les réservations foncières auprès des privés se poursuivent.


Brénod est dans une situation bien différente


Brénod partage deux points communs avec Les Neyrolles : la commune est bien gérée mais désargentée pour les mêmes raisons de baisse constante des dotations budgétaires.

Aussi certains conseillers municipaux se font convaincre de résoudre cette situation par la construction du parc éolien de la combe de Férirand. Cependant, plutôt qu’aider à résoudre une situation budgétaire tendue, la construction du parc éolien ne ferait que l’empirer. En effet, selon le maire de Brénod, le projet ne verrait le jour qu’après une période de 5 à 10 ans et la situation budgétaire de Brénod ne serait donc pas améliorée entre-temps.

Ensuite, le potentiel touristique de Brénod est considérable, car le territoire de la commune et des plateaux environnants dont le Retord sont quasiment vierges, restés tels qu’il y a un siècle, ou presque. La beauté naturelle de ses paysages étonne la plupart des touristes qui prennent le temps de s’y attarder.

La combe de Léchaud est une starlette incognito. Car même si les tourbières de Colliard et de Malbronde sont classées au Patrimoine National par arrêté du 30 avril 1934 ; elle demeure l’apanage des véritables ami.e.s de Retord.

Perlée de rares fermes monastiques des XVIIème et XVIIIème siècle, construites par la Chartreuse de Meyriat et l’Abbaye de Nantua, le bâti s’inscrit ici dans un large réseau de fermes plus ou moins isolées que l’on ne présente plus et qui est valorisé depuis plusieurs années par le travail formidable de Dominique Erster. Les fermes de Retord présentent un caractère à nul autre pareil. Que ce patrimoine nous soit parvenu jusqu’ici malgré les révolutions et les guerres est une chance dont il faut savoir tirer profit. L’installation d’éoliennes sur le plateau est un risque majeur pour la transmission de cet héritage.

Comme indiqué plus haut, la combe de Léchaud et son habitat vernaculaire retiennent particulièrement l’attention, provoquant même l’admiration de ses nombreux visiteurs lors de la saison des fleurs, ainsi que l’été ou même à ski via Lachat en hiver.

Autrement dit, quiconque connaissant cet endroit et à qui nous annonçons le projet de WPD est outré par l’idée même que cela puisse être concevable.

Cet environnement répond à la demande d’un tourisme vert, calme et lent de ce XXIème siècle. Cette tendance de fond s’est très nettement affirmée et accélérée depuis la crise du Covid19.

Contrairement aux années 70, en 2020, on a compris qu’il ne fallait plus endommager les paysages au potentiel touristique significatif.

En effet, le tourisme vert est créateur d’emplois et de richesses multiples, matérielles comme spirituelles, contribuant à l’ouverture d’esprit, à la bonne santé des populations, au développement de mentalités hospitalières et entrepreneuriales ainsi qu’à la cohésion sociale.

Sur un plan matériel, les communes exploitant leur potentiel touristique voient leurs commerces prospérer, leur bâti se revaloriser. En effet la plupart du temps les touristes finissent par acheter des résidences secondaires, rénovant ainsi les maisons de villages en désuétude, entretenant et développant ainsi l’artisanat local. De vrais emplois sont maintenus ou créés. La vie sociale du village et les revenus de la commune progressent, même si cela demande… de l’effort.

Un parc éolien en revanche, en sus des dégradations environnementales et des destructions de paysage qu’il génère, a l’effet inverse.

Un parc éolien ne crée quasiment aucun emploi au niveau local, et développe en revanche des mentalités de rentier. Il fait fuir le tourisme (on ne vient pas en vacances pour voir des éoliennes), dégrade la valeur du bâti et donc la motivation à l’investissement dans celui-ci, appauvrit l’artisanat et le commerce, et progressivement renferme les esprits.

Dans le cas de Brénod, en particulier après la perte de son emblématique fromagerie cœur du village, un parc éolien défigurant sa non moins emblématique combe de Léchaud ne ferait qu’accentuer la tendance actuelle : sa transformation en village dortoir avec appauvrissement de la vie communale.

Celle-ci est, de plus, en voie de clivage du fait de l’éolien, exactement comme ProBugey l’a annoncé dans son bulletin d’avril. Ce clivage se développe d’autant plus que le maire et les conseillers municipaux soutenant le projet refusent un légitime débat public sur le sujet avant qu’ils ne le mettent sur une trajectoire irréversible.

Les bergnolands demandent pourtant bien à savoir ce qu’il en est.

Les extraits du registre des délibérations nous apprennent que le 20 septembre 2021, le conseil municipal a émis un avis favorable au projet de parc éolien porté par la société WPD Onshore France suite à un vote à main levée et totalisant 12 suffrages pour, 1 contre, et 1 abstention.

Pendant la séance du 28 février 2022, un vote à bulletin secret a eu lieu pour émettre ou non un accord de principe à la signature d’une « promesse de bail emphytéotique et la constitution de servitudes ».

L’extrait de cette dernière délibération ne précise pas en faveur de quelle société cet accord de principe serait émis. Mais il nous semble avoir compris que bon nombre de sociétés concurrentes, attisées par la signature des Neyrolles, seraient venues démarcher les mairies alentours et celle de Brénod, au point que WPD ait signifié le besoin d’un accord d’exclusivité entre le moment de l’étude préalable et la conclusion d’une promesse de bail.

Résultat, 7 pour et 5 contre, avec une précision que cette fois-ci, Monsieur Etienne Ravot, Maire et Monsieur Alain Jacquet, premier adjoint n’ont pas pris part au vote car ils sont susceptibles d’être liés par des intérêts privés à ce projet.

Interrogés à ce sujet, le 1er adjoint nous a très honnêtement révélé qu’il était propriétaire de parcelles concernées par la zone d’étude. Il toucherait donc peut-être donc une rente. Le maire, en revanche, nous a affirmé ne pas être propriétaire mais n’a pas voulu nous révéler quels bénéfices il tirerait de ces projets le mettant en conflit d’intérêt.

Il nous paraît d’une éthique douteuse que deux personnes en conflits d’intérêts avoués mènent un projet pour lequel ils n’ont pas été élus, détruisant l’environnement et les beaux sites de leur commune, ainsi que la vie de leurs habitants riverains.

Le 19 avril 2022, ProBugey avait rendez vous avec Monsieur le Maire et trois de ses adjoints. De leur point de vue, il n’y a pas lieu de s’inquiéter plus que ça des éventuels sédimentations et comblements des zones humides suite au broyage des sols, pas plus que les sources ne risqueraient d’être définitivement perdues, ou encore moins que les pseudo comptage d’oiseaux ne soient bel et bien valides. Il ne leur semble pas non plus souhaitable de consulter l’avis de leurs homologues des communes voisines, ou de Haut Bugey Agglomération.

De fait le programme électoral du conseil municipal de Brénod, élu sans membre de liste opposante, ne contenait aucune mention d’un projet aussi important pour la commune que celui du parc éolien.

De nombreux électeurs nous disent regretter de leur avoir donné leur vote et se sentent aujourd’hui véritablement trompés par les meneurs de ce projet.

Heureusement, parmi les membres du conseil municipal, certains se ravisent, réalisant l’ampleur du désastre environnemental, paysager, économique et social qu’entraînerait pour le village la signature d’une promesse de bail irréversible sur des terrains communaux pour l’installation d’éoliennes géantes visibles de Chamoise à Champdor, et de Lalleyriat à Chevillard.

Pour conclure, même si Monsieur le Maire nous affirme faire confiance dans les processus démocratiques, nous déplorons encore une fois la prise de position de ces élu.e.s qui persistent à agir seul.e.s et sans consulter la population. Nous ne sommes pas en mesure de savoir s’ils ont conscience des responsabilités qu’engage la signature d’une promesse de bail, ni s’ils ont compris qu’à partir de ce moment-là, rien ne permettra plus à la commune de décider de quoi que ce soit.


Comme indiqué en préambule, le processus de Brénod s’accélère dans la précipitation, car le vote prévu après les législatives vient d’être avancé à ce lundi 16 mai 20h30 en mairie de Brénod :

Ordre du jour conseil municipal de Brénod - lundi 16 mai à 20h 30.

Projet parc éoliens : choix d’un opérateur en vue de la signature d’une promesse de bail emphytéotique

et de constitution de servitudes pour l’étude de faisabilité.


WPD


Il est un principe fondamental dans « la nature » que celui de l’homéostasie, c’est à dire la capacité d’un système ou d’un organisme vivant à s’auto-réguler pour trouver son équilibre dans le milieu. Aussi, le mutisme ambiant de ce projet n’appelle rien d’autre que la prise de parole. Et si nos exclamations d’opposants font échos, c’est dans un silence entretenu à mauvais escient.

À Apremont, les éoliennes n’auraient jamais dû être érigées, car elles mettent en danger la biodiversité. La hauteur de mâts prévue à l’origine a même été surélevée sans autre étude d’impact supplémentaire. Ce projet aura bénéficié d’un changement de loi sous la présidence de François Hollande, et d’une instruction encore valable depuis 2012, date antérieure au retour des aigles en 2016.

À part Charix, il y a d’autres projets moins connus qui ont été abandonnés sur notre secteur forestier. À Chevillard, par exemple, ENEDIS s’est déjà vu indiquer avant toute étude par le Conseil Départemental, la DDT et la DREAL que l’éolien y était sans espoir.

Alors, comment se fait-il qu’une société aussi expérimentée que WPD s’intéresse encore à ce territoire ? Se greffe t-elle naïvement sur un espace déjà préparé par d’autres projets aboutis sans se douter qu’un refus d’autorisation environnemental est inéluctable ?

Le lobby éolien a en effet œuvré de telle manière qu’un débat public et la création d’un comité de suivi de projet éolien n’est légalement obligatoire qu’après la signature avec un promoteur de parc d’une promesse de bail de nature irréversible, engageant de facto le projet. Ces réunions publiques et comités de suivi de projet éoliens ne sont alors plus que des simulacres, souvent organisés en sous-main des mairies par les promoteurs de parc eux mêmes.

De plus, il est maintenant avéré que les sociétés éoliennes font quasi systématiquement appel aux refus d’autorisation préfectorale devant les tribunaux administratifs. Et WPD ne fait pas exception en la matière.

En effet, si Brénod et d’autres mairies signent des promesses de bail avec WPD, celle-ci engagera très probablement des travaux suffisamment importants pour qu’il n’y ait plus aucune instance qui ose annuler les autorisations par la suite. Pour mieux le comprendre, il suffit d’aller voir ce qui se passe ailleurs, au lointain, là où personne de nos contrées ne regarde :

À Chaudun, dans l’Aisne : 5 éoliennes, refusées en 2018 par le préfet, pour insuffisance de l'étude d'impact par rapport à des sites de mémoires de la 1ere guerre mondiale. Voir l’article publié sur le site internet de la SPPEF - Sites & Monuments. WPD a fait un recours au tribunal administratif (TA) d'Amiens contre ce refus. L’association A3PES est intervenue en défense au côté de l'État sur ce recours. Le TA d'Amiens a annulé le refus du préfet et donné raison à WPD. Grâce à la mobilisation des élus du territoire (de tous bords politiques) et des associations locales de défense du patrimoine, qui ont signé une lettre ouverte au préfet, A3PES a réussi à convaincre la Ministre de la Transition écologique de faire appel de cette décision. A3PES est à nouveau intervenue en défense en soutien de la ministre sur cet appel. Malheureusement, les juges de la cour administrative d'appel (CAA) de Douai ont rejeté cet appel et délivré l'autorisation pour le parc éolien à WPD. Dès lors, la Ministre a déposé une requête au Conseil d'État pour faire annuler cette autorisation. Nous sommes pour l'instant dans l'attente.


À Chouy, dans l’Aisne : 6 éoliennes, autorisées par le préfet en 2017 malgré une forte opposition de la population et un avis défavorable du commissaire enquêteur lors de l'enquête publique. L'association A3PES, 2 communes limitrophes et plusieurs riverains ont fait un recours au TA d'Amiens contre cette autorisation. Le TA a rejeté cette requête en 2020. A3PES a fait appel de cette décision auprès de la CAA de Douai mi-2020. À ce jour, cet appel n'a toujours pas été jugé. Malgré ce contentieux en cours, WPD a commencé les travaux des éoliennes (construction des fondations) en septembre 2021. Un avocat a envoyé par 2 fois une demande de référé-suspension pour arrêter les travaux, mais ces demandes ont été rejetées par la CAA de Douai sans raison explicite.


Outre l’acharnement qui ressort de ces faits, et la mise à mal des verrous démocratiques, nous sommes particulièrement choqués par la portée symbolique et le caractère offensant de telles pratiques. Les éoliennes ne font pas que détruire les paysages, elles souillent les lieux de mémoire. Leurs pales sont sur l’horizon, comme autant de scalpels qui cisaillent les lieux de recueillement pour la paix. La combe de Férirand, conserve encore elle aussi les traces de la seconde guerre. Le Fort et Pré Guy ont servi de centres stratégiques pour l’organisation des maquis.


Un paysage sans éoliennes


« S’ils ont mis le feu à vos banderoles anti-éoliennes, c’est qu’il doit y avoir des gros sous derrière » fut la réflexion spontanée d’un sympathisant retraité plein de bon sens. De fait, parmi les soutiens du projet éolien figurent des éléments violents, n’hésitant pas à recourir à l’intimidation afin de mater notre liberté d’expression. Voir l’article

paru dans le Progrès du mercredi 11 mai à ce sujet.

À force d’essayer de comprendre, on se met à la place des agents de WPD, qui ne font malheureusement rien d’autres que leur métier en restant insensibles à la beauté des paysages qu’ils parcourent de long en large. La magie qui émane de ces lieux immaculés en serait détruite. En sont-ils seulement conscients ?

Dans un contexte ou le Schéma de Cohérence Territoriale est en cours d’élaboration, nous appelons nos élu.e.s à faire preuve de clairvoyance. Nous attendons de leur part qu’ils prennent leurs responsabilités et nous évitent d’avoir à subir le manque de dialogue avec leurs partenaires voisins en risquant de provoquer des incohérences irrémédiables.

Dans le bulletin municipal de Brénod, hivers 2022, Monsieur le Maire nous affirme « qu’en toutes circonstances, l’intérêt général doit et devra toujours primer sur les intérêts particuliers ». Nous lui retournons cette maxime en lui demandant de bien vouloir revoir sa position relative au projet de WPD, car si intérêt général il y a, ce doit bien être celui de toute la communauté du plateau plutôt que celui de sa commune et de quelques propriétaires terriens. Nous l’invitons par ailleurs à méditer cette citation de Montesquieu :


« Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous »



PAR CONSÉQUENT, ET CONJOINTEMENT À l’ASSOCIATION

PROBUGEY, NOUS DEMANDONS :


– Que Brénod se retire de tout projet éolien sur sa commune.

– Que soit tenue une réunion publique sur ce projet dans les communes de Brénod, et des Neyrolles afin de le présenter à la population, et de statuer avant toute signature de bail. Si tel ne serait pas le cas, ProBugey se chargera de l’organiser.

– La mise en place d’un Comité Local Éolien avec tous les services compétents y compris les représentants de ProBugey.

ET NOUS APPELONS TOUTES LES PERSONNES SOLIDAIRES À SIGNER LA PÉTITION DE PROBUGEY :

https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/aux-parcs-eoliens-bugey-plateau-retord/178329

Collectif des habitants Haut Bugey Retord et des amis de ProBugey